Soutra du Coeur: poème de Maître Hidemi Ogasawara

 

Toutes les choses qui ont une forme

vont nécessairement vers leur perte.

Ainsi la fleur, l’homme, le temple.

Quant aux choses qui n’ont pas de forme,

comme le ciel vide et le firmament,

elles sont à jamais hors du monde des destructions.

Le coeur qui a rejeté le monde des formes,

le coeur qui s’est détaché de tout ce qui change,

voilà le coeur vide.

Comme le grand ciel bleu,

le coeur vide n’a ni limite ni fin,

il n’augmente ni ne diminue.

Parce qu’il se détache de tous les êtres

de ce monde qui va à sa perte,

il n’hésite pas à vivre sa vie,

il n’a aucune crainte d’échouer,

il est tout simplement à mille lieues de toutes les craintes.

Comme des gouttes de soleil reposant sur de jeunes feuilles

enveloppent et nourrissent le monde alentour,

le coeur vide pardonne et nourrit tous les êtres autour de lui.

C’est une lumière sans limite,

un plaisir sans borne,

un bonheur sans soi.

O coeur simple et plein de joie !

O coeur simple qui bat chaleureusement !