Une retraite (notes)

Vers la solitude, vers la sangha.


Nous devons nourrir la pratique sinon elle ne peut donner de fleurs dans la vie quotidienne. Orienter sa vie de façon différente, laisser entrer les choses de la Voie dans la vie quotidienne: comment allez-vous mettre cela dans votre vie ? Par exemple : marcher en étant présent, aller d'un point à l'autre en présence, respirer avant de décrocher le téléphone...
Commencer  la journée par gasshô oriente la journée.
L'esprit avec lequel on se tourne vers quelque chose (joie, reconnaissance, gratitude), alors cela vous nourrit. On pose des jalons.

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Trouver comment vivre ensemble, ici, dans ce temple, avec ces nouveaux gestes, ces nouvelles activités, tout ce qui est très différent d'une certaine façon de votre vie et en même temps pas si différent.
« Un retiro », une retraite, ce n'est pas une coupure, c'est un moment pour se rassembler. Se retirer, mais pour mieux revenir parmi les siens. Revenir à soi-même  d'abord, et remettre ensemble tous les petits morceaux de nous-mêmes, qui se sont éparpillés dans toutes nos occupations, nos pensées, nos attentes, nos rôles familiaux, sociaux, etc. Zazen est un pilier pour nous donner la force de faire cela, mais on doit aussi sortir du zendo.
L'horaire est destiné à nous faire revenir à l'intérieur, silence du cœur, parce qu'il est tranquille et peut accueillir tout ce qui l'entoure.
Le silence n'est pas seulement absence de parole. Une journée pour laisser l'eau trouble se déposer au fond du verre, et ainsi l'eau est complètement transparente.
Ne pas remuer, c'est tranquille à l'intérieur et ce n'est  pas ne pas bouger! ce silence va alors emplir toutes nos activités, et notre écoute des autres.

MONOS, moine, c'est l'un unifié: la solitude ne serait pas heureuse si elle n'était pas unification intérieure.

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La vie communautaire et le chemin solitaire sont un équilibre entre la Sangha et la personne. On rencontre d'abord notre peur, les remparts édifiés puis le masque commence à tomber et notre véritable moi va être là.

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Accéder à la vérité de soi-même. Les peurs attrapent les choses à l'extérieur, et les transforment en fantômes menaçants. Alors, en zazen, on revient à cet appui qui est soi-même. C'est la stabilité complète, revenir à sa respiration.
Rester 5 jours parce qu'il nous faut le temps de se rassurer de trouver sa force, de commencer à laisser tomber les masques, de commencer à se rencontrer soi-même.
Quand on repart, on est lumineux. Le masque est un peu tombé. Un masque est une armure comme au Moyen-âge.  Cela bloque tout parce que nous avons peur de ce qui pourrait nous toucher, de ce qui pourrait nous blesser ; résultat: nous sommes emmurés dans notre armure, nous ne pouvons plus bouger.  L'échange,  la légèreté, le mouvement ne sont plus possibles...quelle tristesse!
Et puis on s'aperçoit - même si c'est très brièvement, qu'on peut lâcher cette armure. AH! De l'air, de l'espace...
Si cela se produit, quand, comment, c'est une chose complètement personnelle.
Nous, nous demandons des choses concrètes et vous, vous retirez cette armure à votre propre rythme.

Joshin Sensei tea time à la Demeure sans Limites