On pourrait dire que nous sommes des êtres « sentants » qui oeuvrent pour devenir des êtres éveillés, des Bodhisattvas. C’est exactement ce que le Bouddha a fait.
Quand
l’esprit est obscurci par le désir, l’aversion et les concepts
erronés, on est un être « sentant ». Mais quand on a
dans le cœur les brahmavihara, les « demeures divines »
que sont l’amour bienveillant, la compassion, la joie altruiste et
l’équanimité, on est un être excellent que l’on pourrait aussi
appeler un bodhisattva.
Même des êtres qui n’ont pas encore ces
qualités peuvent les développer et finir par connaître l’Eveil.
A l’origine, celui qui allait devenir le Bouddha était un être
humain comme nous mais il a évolué pour devenir un être
extraordinaire, un être imprégné des brahmavihara, c’est
pourquoi on l’a appelé le bodhisattva.
Ensuite, grâce à la
persévérance de sa contemplation pour connaître la vérité, pour
connaître la réalité de l’impermanence, de la souffrance et de
l’absence de soi, il a atteint la connaissance totale et s’est
éveillé en tant que « bouddha ». Alors, n’allez pas
croire qu’il n’y a eu qu’un seul « Bouddha » .
L’unique Bouddha est en réalité saccadhamma, la parfaite vérité et quiconque s’y éveille devient un Bouddha. Il y a peut-être des centaines ou des milliers de bouddhas mais tous suivent cette même voie, celle de la juste vision des choses.
Oui,
il y a un Bouddha unique et c’est la vision juste. Celui qui s’y
éveille n’est pas différent du Bouddha. Ainsi, le Bouddha et les
êtres « sentants » ne sont pas très éloignés. Il est
important de prendre profondément conscience de ceci. En réalisant
la vérité de l’esprit originel, nous verrons qu’il est
impossible de la décrire ou de la transmettre. Il n’y a aucun
moyen de la montrer, rien à quoi la comparer. Elle est au-delà des
mots ou des concepts.
Quand on enseigne, on s’appuie sur des
éléments extérieurs pour faire passer des idées, mais la vérité
doit être réalisée par chacun individuellement.
Ajahn Chah : tout
apparaît, tout disparaît