Impossible de ne pas manger de viande ?


Ce texte m'a été envoyé du Brésil par Bete Zuyso il y a déjà de nombreuses années, mais il reste d'actualité en 2018 et même 2019 ! Et si les fêtes du réveillon sont passées, vous pouvez faire ce qu'elle propose...le dimanche? Le jour de votre anniversaire? N'importe quel jour...!

C'est un sujet qui fait polémique dont je voudrais parler...mais je ne peux l'éviter.
Je vis à Serra Gaucha ( dans le sud du Brésil) et tous les jours je prends le bus pour Farroupilha. Souvent, très souvent, je croise des camions qui transportent de la « marchandise vivante ».

Des boeufs, des porcs, des poulets, des oiseaux (!) qui font leur dernier voyage, laissant une traînée odorante, qui empeste l'air pendant des km.
Tous les gens dans l'autobus font la grimace et se bouchent le nez. On dirait que personne ne fait le rapprochement entre un steak et cette puanteur...

A la sortie de  Farroupilha, il y a un magasin frigorifique toujours plein d'activité. Tous les jours, les parcs à animaux sont pleins, il y a un bruit terrible, et autour, des sortes de barrages artificiels, contenant des  liquides puants, utilisés peut-être pour « assainir » les restes de carcasses d'animaux? Une quelconque norme environnementale essayant d'adoucir ce préjudice porté à la nature?

Mon chemin passe par là, entendre ces animaux qui sont dans les parcs, tout près de l'abattoir et de son couloir de la mort, puis repasser le lendemain, et ils ne sont plus là.
Un ami m'a dit qu'en fait c'est une queue pour l'adoption, et que si le lendemain ils ne sont plus là, c'est qu'ils ont été adoptés...! On dirait qu'il y a vraiment beaucoup de gens qui adoptent des porcs et des vaches...

Qu'il fasse beau, qu'il pleuve, qu'il fasse froid, les animaux vont inexorablement à la mort; ils sont débités, découpés et vendus. La consommation de viande augmente, ainsi que les maladies qui sont liées à cette habitude de manger de la viande. L'impact environnemental est énorme; la nature aussi donne sa réponse.  Et nous allons répétant: « C' est impossible de ne pas manger de viande... »

Parmi diverses propositions inquiétantes et intelligentes, voici la mienne: la compassion.
Ne manger aucun des animaux qui étaient proches du petit Jésus en cette fin d'année. Mettre fin à une habitude ancienne; ne pas penser à faire saliver ses papilles gustatives en sentant l'odeur d'un steak – car ceci est une réaction très ancienne, dans nos gênes, et, avant de se sentir bouleversé, écouter ce que dit notre corps, un corps animal lui aussi, et se décider.

Ne pas manger de viande. Ne pas augmenter la violence qui existe dans le monde, ne serait-ce que pour quelques brèves journées.
Suivre ce choix, cette décision, et non pas son habitude.

Apprendre à mourir à nos vieilles habitudes;  être libre d'apprendre des choses nouvelles.
Il y a d'autres options possibles: par exemple ne rien manger qui soit mort le lundi?  Et pourquoi pas le mercredi aussi?

Et qui sait, aussi le jour de Noël?  Au réveillon du Nouvel An?

Et si c'est impossible de ne pas manger d'animaux, au moins, avant de manger, avoir une pensée de reconnaissance envers cet animal, qui est mort pour que nous ayons notre steak dans l'assiette.

Dans notre Dojo d'aikido, le Tensei Dojo, et dans les écoles où nous entraînons les enfants, il est interdit de tuer quoi que ce soit. Quand arrive un nouvel élève, qui s'apprête à automatiquement écraser une araignée ou un petit insecte, un des plus anciens crie «  NE LE TUE PAS! » et vient avec un papier pour le sauver, pour le porter dehors par la fenêtre. Et il explique au nouveau que sur le tatami, on ne doit rien tuer.
 

Ne pas tuer, c'est ne pas promouvoir l'industrie de mort. Ne pas manger d'animaux, c'est la véritable non-violence.

Être en accord. Être une personne de vérité, parce que sinon, nous ne sommes en rien différents des vaches que nous mangeons. Leurs vies et leurs morts sont décidées pour nous, nous qui avons entre nos mains toutes les possibilités de choix.

Pensez à cela profondément, en sortant des lieux communs: «  Les animaux existent juste pour cela. » ,«  Dieu les a faits pour que nous les mangions. », «De toutes façons, ils sont déjà morts. », «  Ce sont des protéines... ».

Et si vous vous décidez de nous rejoindre , dans les nuits du 24 et du 30 décembre, portons un toast, avec de l'eau, ou avec du champagne, ou de la bière, ou ce que vous voulez, aux vies que nous avons épargnées.

En pensée, nous serons ensemble.

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