Léger. Avancez sur la Voie du Bouddha en toute légèreté. Ces quelques jours de retraite, c'est vraiment l'occasion de se débarrasser de tout ce que nous portons de trop lourd, de trop douloureux, qui nous écorche. N'accumulez rien. Pas non plus zazen. Pas non plus les petits ou grands satoris. Pas même la compréhension.
Restez léger. Laissez un tout petit peu le vide se faire en vous afin que la lumière, le soleil, la pluie, le vent, le bonheur, le malheur puissent entrer, vous traverser. N'accumulez rien. Ne faites pas obstacle. Ne faites pas obstacle à cette minute, à cet instant. Ne faites pas obstacle à l'enseignement du Bouddha, à la liberté absolue.
N'accumulez rien. Gardez le corps et l'esprit légers et alors vous pourrez sauter par-dessus les obstacles. Vous pourrez gravir les montagnes. Vous baigner dans l'océan du Dharma. Comme un enfant qui joue. Profitez de ces quelques jours. Ne soyez pas avides d'opinions, d'idées, de souvenirs, de projets. N'ayez pas de crainte. Ceci n'est pas vous.
Avancez le coeur léger, instant après instant, jour après jour. Parfois la route est abrupte, parfois elle tourne doucement. Parfois le chemin est tapissé d'herbe et parfois de cailloux pointus. Qui irait s'amuser à ramasser l'herbe ou les cailloux ou la pluie ou le vent pour les transporter avec soi ?
N'accumulez
rien. Repartez de cette semaine, de cet instant, de ce lieu les mains
complètement vides. Les mains vides, vous pourrez tout recevoir. Les
mains pleines, même si vous pensez qu'elles sont pleines du Dharma,
de l'enseignement, ou de la Demeure Sans Limites, plus rien. Vous ne
pourrez plus rien expérimenter, plus rien vivre, plus avancer.
Repartez les mains vides, ne chérissez pas les zazens douloureux ou
les zazens joyeux. Ne chérissez pas l'effort ou la réussite,
repartez sans rien.
Joshin Sensei